LE PARADIS ET L'ENFER CHAPITRE VIII
LE PARADIS ET L'ENFER
« Quand on ne sait pas ce que c’est que la vie,
comment saurait-on ce que c’est que la mort ? »
Confucius (Les Entretiens, chap. 11)
26. Quelle est la conception du Paradis et de l'Enfer, d'après le Caodaïsme ?
- L'Enseignement caodaïste en présente deux conceptions différentes selon chaque étape de la vie humaine : l'une pendant son existence terrestre et l'autre après sa mort.
a. La notion de Paradis et d'Enfer se conçoit dans la conscience de chaque être humain durant son existence. Voici un message spirite, à ce propos, reçu de l'esprit de la Déesse de la Miséricorde Bodhisattva Kouan-Yin :
« Où est le Paradis ? Où est l'Enfer? Sont-ils tout en haut dans l'inaccessible voûte céleste ou tout en bas au fond des océans de l'épaisse croûte terrestre ? - Paradis et Enfer coexistent dans votre propre conscience, chers frères et sœurs ! Si vous savez vous orienter dans la voie du Bien, vous comporter avec Bonté, suivre le chemin de la Vertu alors vous possédez en vous le Paradis. Et votre vie sera paisible et heureuse jour après jour ! Au contraire, si vous continuez d'avancer sur le chemin de la convoitise, tour à tour adoptant puis rejetant des valeurs passagères, vous berçant d'illusions, comment pourriez-vous échapper à toutes ces scènes de joie ou de tristesse, de rires ou de pleurs, de réussite ou de défaite, de honte ou de gloire. Tous ces avatars de la vie vous entourent, vous accablent, vous épuisent. Ils vous rendront moins lucides, moins perspicaces. Ils vous obligent à calculer sans cesse, à vous inquiéter jour et nuit ! Et si par malheur, il vous arrive un accident ou une malchance votre vie en sera encore plus tragique ! Voilà les scènes de l'enfer qui sont en train de se dérouler devant vous,
dans votre vie quotidienne, mes chers frères et sœurs !
Délivrance ou damnation, les deux chemins ne sont pas très loin. Il n'est pas difficile non plus de les trouver ! Simplement, une seule pensée naissante suffirait à déterminer si c'est délivré ou si c'est damné ! Le pratiquant ne cherche pas la Vérité (ou le Tao) en dehors de lui mais il La (Le) cherche en sa Conscience. »
Voici un autre message spirite reçu de l'esprit du Bouddha Maîtreya (en sanscrit)
(Di Lac Thiên Tôn) :
« Le Paradis n'est pas, comme dans votre féconde imagination, aux neuf cieux lointains et l'Enfer n'est pas non plus dans les profondeurs ténébreuses au centre de la terre mais justement, tout est dans la Conscience de chacun de vous. »
B. L'autre conception caodaïste du Paradis et de l'Enfer, correspondant au monde invisible, est en relation avec sa conception de l'être humain et de l'univers expliquée dans le précédent chapitre (question 24).
D'un point de vue métaphysique, avant de devenir humain, l'âme doit traverser une très longue évolution de milliers de vies depuis l'état de la matière à celui des végétaux puis celui des animaux jusqu'à l'espèce humaine sur cette planète terre –
le globe terrestre 68 - parmi les 72 globes terrestres de l'univers.
L'âme humaine - depuis la terre - doit d'abord progresser jusqu'au Premier Globe terrestre, puis aux Trois Mille Mondes Astraux, ensuite aux Quatre Immenses Univers Célestes avant d'accéder aux Trente-six Cieux. Arrivé à ce stade, nous devons nous réincarner pour nous perfectionner encore afin de pouvoir atteindre le Diamantin Palais Royal de Dieu ou le Nirvâna. Ce très long itinéraire de l'âme sur son chemin de retour à Dieu serait rempli de toutes sortes de difficultés et d'obstacles s'il n'y avait pas des périodes d'Amnistie de Dieu. Et voilà que nous sommes nés dans cette Troisième Période d'Amnistie Générale de Dieu : quelle chance inouïe !
Après la mort, l'âme humaine sera conduite à un monde supérieur si elle s'est pliée à la Bonté et à la Vertu pendant sa vie terrestre. Elle s'y repose dans la béatitude céleste pendant un certain temps. Ensuite, elle se réincarne au monde terrestre pour poursuivre la Perfection de soi et pour accomplir encore les œuvres de Bonté et de Bienfaisance. Condition - sine qua non - d'admission au Diamantin Palais Royal de Dieu ou au Nirvâna, là où la vie est éternelle.
Dans le cas contraire, si l'être humain a péché ou a commis plusieurs fautes pendant sa vie alors son âme devra compléter des cycles de réincarnation jusqu'à ce qu'il finisse de les régler correctement. C'est pourquoi ceux qui ont compris cette vérité s'y conforment en s'efforçant de payer toutes ses "dettes de Karma" antérieures tout en essayant de ne plus en causer de nouvelles en vue de briser cet infernal cercle vicieux de la réincarnation. A un degré plus grave, si nous avons commis plusieurs crimes ou de lourdes fautes, envers nos prochains ou envers Dieu, et que nous n'avons pas encore payé toutes ces dettes de Karma pendant notre vie alors nous devrons régresser logiquement selon la loi de Karma.
Notre âme sera bannie. Elle descendra aux mondes inférieurs,
sur des globes terrestres plus impurs,
plus obscurs où il manque la lumière divine de Dieu.
C'est pour cette raison que la Huitième Fée ou Huitième Bouddha du Palais de la Déesse Mère de l'Univers appelle ce lieu "Le Monde de Lumière Négative", c'est-à-dire l'Enfer ou les "Sombres Bords" ou le "Palais du Roi des Enfers" ainsi nommé par les Anciens Sages.
Par conséquent, cet endroit est Le Séjour des âmes ayant péché et devant se réincarner encore pour racheter leurs fautes. Il est ainsi nommé "Monde de Lumière Négative" pour remplacer l'ancien vocable "Enfer" souvent évoqué par la superstition des anciens temps.
(RSSPC, page 190/ Edition 1972)
Dans le livre VECSC, page 177/ Edition 1956, Dieu a enseigné : « Si vous pensez que l'enfer est un lieu souterrain vous vous trompez. Au centre de la terre, il n'y a que du feu tandis qu'aux quatre points cardinaux on n'observe que les transformations météorologiques telles que le vent, les précipitations, les changements de températures... Et dans cet univers, que de globes terrestres ! Ceux qui sont purs montent en haut, bénéficiant ainsi une atmosphère positive, très légère et très limpide ; ceux qui sont impurs plongent dans des profondeurs de l'univers, subissant une atmosphère négative, très obscure, très ténébreuse.
Par conséquent, si vous avez commis des péchés envers Dieu ou des crimes envers les êtres humains, alors votre âme sera punie. Vous vous réincarnerez sur les globes terrestres de l'atmosphère négative et lourde ; de misère en peine, dans le chagrin et dans le tourment, vous supporterez ainsi les atroces souffrances de l'âme et les maux lancinants de l'esprit. C'est là le mauvais Karma - que vous avez semé dans vos vies antérieures - qui vous suit et vous châtie vous-même. Il n'y aura pas des peines corporelles sévères telles que les mutilations comme souvent faussement évoquées jadis par cette expression "des châtiments dans les dix tribunaux souterrains du Roi des enfers" ! »
27. Alors pourquoi trouve-t-on dans les anciens livres des dessins et des passages décrivant les châtiments horribles dans les "dix prisons souterraines du Roi des enfers" tels que les mutilations, la cuisson dans de l'huile,
l'immersion dans la mare des serpents venimeux, l'incinération etc. ?
C'est parce qu'autrefois la connaissance de l'homme était encore limitée, la science n'était pas non plus développée qu'aujourd'hui. Nos ancêtres employaient alors ces images frappantes en vue de mettre en garde les méchants ou les malfaiteurs afin de leur empêcher de commettre des crimes et de les faire se repentir. C'est aussi un moyen d'éducation de la population suivant la période, suivant la culture populaire.
En réalité, le Paradis ou l'Enfer ne sont que des impressions de bonheur ou de malheur ressenties à l'intérieur de nous-mêmes durant notre existence. Tandis que lorsque nous mourrons, notre âme sera jugée selon notre véritable mérite : ou bien elle sera délivrée alors elle montera dans un ciel plus léger, plus pur, plus serein ; ou bien elle sera damnée et descendra en conséquence dans un monde inférieur, plus obscur,
plus impur, vivant ainsi dans le tourment et dans la pénitence,
sans lendemain comme la prison perpétuelle sur la terre.